L’évolution du monde qui nous entoure n’est-elle pas une continuité de causes et d’effets sans fin.
Qu’il soit naturel ou non, existe-t-il un seul évènement qui ne soit marqué au fer de ses signes avant-coureur.
Même les évènements qui nous semblent les plus soudains (tremblement de terre, effondrement de la bourse…) ne sont-ils pas précédés de signaux préalables.
N’avons-nous pas constaté la fuite des animaux à l’approche d’une catastrophe naturelle. Votre chien ne sait-il pas que vous êtes derrière la porte sans vous avoir ni vu, ni entendu ?
Parce ce que c’est souvent une question de vie ou de mort pour eux, les animaux perçoivent ces signes et réagissent en conséquence, de manière automatique sans même comprendre. Ils savent.
Ne nions pas nos origines animales, tous ces signes, nous les percevons également. Mais avec la sécurité physique et matérielle de notre époque, notre sensibilité s’est émoussée et nous avons pu développer le langage l’analyse par segmentation et les outils.
La réalité du monde en est-elle moins globale. Peut-elle intégralement se mettre en équation ou s’expliquer.
Communication et faculté d’analyse doivent-ils pour autant être rejetés? Sont-ils la racine de notre difficulté à nous adapter aux évènements?
On raconte parfois qu’à l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique, les autochtones qui les avaient vus n’avaient pas les mots pour décrire des hommes blancs arrivant sur de grands voiliers flottant sur la mer. Et ceux qui les écoutaient n’avaient pas les concepts pour les entendre. Dans les faits ils n’étaient pas en mesure d’intégrer l’évènement donc de réagir de manière appropriée.
N’est-ce pas encore ainsi que nous même et par extension nos organisations fonctionnent. N’établissons-nous pas un périmètre (moi, la famille, l’entreprise, le pays…) à l’intérieur duquel nous créons principes, limites, et règles à partir desquelles nous pensons comprendre les choses.
Quand ces choses prennent une tournure qui nous met en difficulté ou simplement en inconfort, ne nous efforçons nous pas de les nier jusqu’à ce qu’elles s’imposent à nous souvent brutalement. Pour finalement conclure que c’était un changement brutal, soudain, les entreprises diront « discontinuité ».
Tous les signes annonciateurs n’étaient t’ils pas présents pour qui aurait était assez détaché pour les observer?
Notre perception animale intuitive ne permettait-elle pas d’étendre cette capacité de compréhension ?
C’est cette perception intuitive que le Manager Holistique va retrouver.
S’il se limite à comprendre les évènements, le manager holistique tombera à coup sûr dans le piège du prédicateur.
Les entreprises ont-elles besoin d’un prédicateur de plus ?
Nombre d’entreprises ont depuis longtemps bien compris l’importance de prévoir et disposent souvent d’outil et de spécialistes à leur plus haut niveau pour cela.
Le manager Holistique (Tout comme les départements spécialisés) peuvent-ils obtenir de leur organisation une écoute supérieure à sa capacité à entendre.
Cette impossibilité à être entendu est appelée « piège du prédicateur »
Il peut arriver, ça ou là dans l’organisation qu’une personne comprenne profondément le manager holistique, dans ce cas, il s’opèrera une reconnaissance intuitive naturelle, mais en dehors de ce cas, il n’est généralement pas opportun d’en faire état.
Ne pas tomber dans le piège du prédicateur, c’est agir à l’intérieur de son périmètre de responsabilité.
Pour agir le manager holistique doit transformer sa vision en actions. Par petites touches souvent imperceptibles de ses supérieurs et de ses subordonnés, il mettra en œuvre de petites actions qui petit à petit prépareront son environnement aux évènements à venir.
Parfois, après coup, on lui reconnaitra sa capacité à avoir prévu, mais le plus souvent les choses sembleront être allé de soi car des changements se sont opérés progressivement sans même qu’ils ne soient notés.
La qualité du mangement holistique ne se mesure donc pas en absolu, mais en relatif. Dans mon expérience, Je peux témoigner du cas de deux usines initialement très similaires. L’une d’entre elles a adopté le management holistique il y a dix ans. Aujourd’hui, un regard suffit pour mesurer le gouffre qui les séparent tant du point de vue de la performance que plaisir et du bien-être au travail.
Peut-être parlerons nous de cet exemple plus tard.
Au lieu de tomber dans le piège du prédicateur, Le manager Holistique traduit sa vision en actions subtiles et désintéressées à l’intérieur de son périmètre. Il ne sort de son périmètre qu’avec réserve et seulement s’il y est invité.