A un manager qui doutait de sa carrière, de son rôle dans l’entreprise et de son avenir professionnel.
Le Manager Holistique répondit.
Il y a de nombreuses années, j’acceptais un poste dans la région de Marseille et j’élisais domicile à Lançon de Provence. Lorsque j’étais assis sur ma terrasse, je voyais souvent passer des randonneurs avec bâtons et sacs à dos, jamais je ne me suis interrogé à ce sujet.
Quelques années passèrent et ma carrière m’emmena à Toulouse et je décidais d’habiter un petit village du Gers tout proche qui s’appelait Monferran Savès. Là, souvent lorsque je prenais soin du jardin, je voyais passer des randonneurs avec bâtons et sacs à dos. Intuitivement, je trouvais ça un peu curieux, mais je ne m’y arrêtais pas.
D’autre années passèrent et je m’étais installé dans un village du nord de l’Espagne appelé Noja. Lorsque je vis à nouveau tous ces randonneurs avec leurs bâtons et leurs sacs à dos, j’en interceptais un. Il m’expliquât qu’il n’était pas un randonneur, mais un pèlerin en route vers Compostelle, il avait choisi le « camino maritimo ». Il me montra son signe de reconnaissance, une coquille Saint Jacques. Jamais je n’avais entendu parler de ce pèlerinage auparavant. Aussi je commençais à me documenter sur le sujet. Le temps passait, les pèlerins aussi.
Et puis un matin de novembre, comme à mon habitude, je me préparais pour partir au travail. Sans que je ne sache vraiment pourquoi, je ne sortais pas de l’autoroute à l’endroit habituel, quelque chose de plus fort m’engageait à me rendre à Compostelle. Je posais congés et j’avalais d’une traite les 700km qui me séparaient de Santiago de campo estrella (Saint Jaques du champ des étoiles). Dans la soirée, je me retrouvais au musée de la cathédrale Saint Jacques, devant une carte gravée dans le marbre datant du XIIème siècle. Elle représentait les itinéraires exacts du pèlerinage de cette époque.
Je réalisais subitement qu’au cours des 15 années précédentes, toutes mes résidences se trouvaient non pas à quelques kilomètres, ni même à quelques centaines de mètres – non, elles été toutes très exactement SUR l’itinéraire officiel du XIIème siècle que j’avais sous les yeux. Je passais quelques jours à Compostelle, j’y rencontrais de vrais pèlerins, ils avaient tous suivis des signes ou synchronicités souvent récurrentes et insistantes, si bien qu’ils avaient mis entre parenthèse travail et famille pour marcher plusieurs mois et plus de 1500km à pieds pour arriver là. J’écoutais le récit de leur parcours, de leurs aventures, de leurs rencontres, tous avaient les yeux qui brillent, ils formaient une famille, ils avaient traversé les mêmes épreuves ensembles, ils étaient solidaires,
ils étaient des chevaliers modernes, ils étaient simplement beaux,
Je les observais à la fin de la soirée, ils commençaient à réaliser qu’ils étaient arrivés à Santiago, ils réalisaient que l’aventure se terminait que le plaisir et la joie étaient l’apanage du chemin, pas de la destination. Ils savaient maintenant que cette destination qui avait été leur but pendant tous ces mois était sonnait en vérité le glas de l’aventure.
Même si mon parcours physique n’avait duré que quelques heures, mon pèlerinage avait duré 15 années et ce jour-là, je compris plusieurs choses.
La première, c’est que pour qui écoute les synchronicité, il n’y a pas de mauvais choix, mais rares sont ceux qui écoutent les synchronicités, il faut parfois qu’elles se répètent encore et encore jusqu’à devenir des évidences.
La seconde, c’est que s’il y a joie, plaisir et partage sur le chemin, vous êtes forcément sur le bon chemin.
La dernière c’est que tôt ou tard, nous arriverons au bout du chemin, et ce jour-là, nous devrons avoir les yeux qui brillent lorsque nous raconterons notre histoire, notre légende.
Etes-vous prêtes à ne pas prendre la sortie d’autoroute habituelle si votre cœur décide de vous emmener sur un autre chemin.
Risqueriez-vous de rien avoir de passionnant à raconter au bilan de votre vie ?
Parce qu’il suit sans hésiter les synchronicité sur son chemin et que les missions qu’il accomplis avec ses collaborateurs les remplissent de satisfactions, le manager Holistique sait qu’au bout du chemin il aura les yeux qui brillent quand il fera le récit de son pèlerinage.