Un manager dit « dans mon évolution professionnelle, j’ai peur de perdre la liberté et les satisfactions de mon poste actuel, peur de me retrouver coincé dans un système qui ne me conviendrait pas. Comment le manager holistique comprend-il ses peurs profondes et les apprivoisent-il ? »
La psychologie défini la peur comme une émotion ressentie dans la perspective d’un danger ou d’une situation avec possibilité d’un inconvénient ou d’un mal qui nous affecterait.
La rencontre avec la peur doit-elle être évitée ou au contraire être pleinement accueillie ?
Au cours de mes voyages, je rencontrais un de ces maitres itinérants qui s’assoient sous l’arbre de la place du village, Les villageois se regroupent autour de lui et l’interrogent sur les sujets qui les préoccupent. S’agissant de la peur, je me souviens d’un épisode auquel j’ai assisté.
Il avait appelé la jeune femme qui l’interrogeait au sujet de la peur d’échouer dans un projet à ses côtés pour la rassurer de sa présence, puis il l’avait accompagnée à la rencontre de sa peur. Tout au long de l’expérience, il l’interrogeait, et la guidait, vers ce qui était la pire manifestation de sa peur à ses yeux, à savoir, ne pas réussir son projet, il disait « laisse la peur te frapper de son meilleur punch ». Alors ensemble, pas à pas, ils avançaient, l’un interrogeant, l’autre décrivant ses ressentis devant l’échec de son projet, la perte de confiance de son entourage, et bien d’autres conséquences. La tension était à son comble et toute l’assemblée la vivait également. Au point culminant de la rencontre avec l’échec, la tension était retombée soudainement, A forme de regarder cet échec sous tous les angles, elle se rendait compte que les conséquences ne seraient finalement pas dramatiques, que personne ne lui en tiendrait rigueur, voire même que l’expérience acquise lui serait bénéfique. Elle réalisait que cet échec était loin d’être certain, mais surtout, elle réalisait que la peur était née d’avoir laissée le doute s’installer et d’avoir placé la barre de la perfection très haut. Elle comprenait que cette peur de l’échec, elle l’avait créée toute seule.
Alors la jeune femme avait éclaté de rire, elle ne pouvait plus s’arrêter, c’était à la fois une manière d’évacuer toutes les tensions accumulées durant l’expérience, mais aussi une reconnaissance que cette peur qui l’avait poursuivie durant des années était finalement une bien petite chose quand on en observait l’objet avec attention.
Le maitre avait conclu « …La peur a besoin d’un objet, nous avons peur de cet objet, peur d’une hypothèse. En réalité, l’hypothèse est toujours bien pire que la situation elle-même, la peur ne doit pas être occultée, l’objet de la peur doit être rencontrée, regardé en face, patiemment disséqué, sous tous ses aspects… »
Le voyage au cœur des peurs est un voyage difficile, il faut oser franchir les zones les plus agitées, celles qui nous mettent le plus en difficulté pour arriver au cœur de la tempête, là, tout comme dans l’œil du cyclone, le calme règne et la perception directe est présente. C’est le lieu de la réalisation de l’objet de la peurs, l’endroit de la rencontre avec l’objet de la peur, le lieu d’une rencontre sereine, d’une compréhension mutuelle.
Affronter ses peurs est une intériorisation paisible durant laquelle on en réalise l’illusion, Ne confondons pas avec des dangers réels que peut présenter une situation et qu’il convient d’affronter différemment.
Pensez-vous que la peur soit rationnelle. Dans le doute nous devons nous abstenir de juger la peur de l’autre, Il est probable que nous ne pouvions pas la comprendre.
Quand le manager holistique a regardé la peur droit dans les yeux, il retire définitivement une pierre de son chemin et remercie la vie de l’avoir soumis à cette épreuve. Quand il a compris que les peurs sont irrationnelles, il s’abstient de juger les peurs de l’autre et préfère l’accompagner à leur rencontre.
Au manager inquiet que son prochain poste le contraigne à s’engager sur une voie qui ne lui permettrait pas d’accomplir son chemin, sa légende.
Je racontais la parabole suivante :
« Un automobiliste au volant de sa belle Mercedes est victime d‘une crevaison en rase campagne, en ouvrant le coffre il réalise qu’il n’a pas de cric pour changer la roue, il distingue les lumières d’une ferme à quelque distance. Il en prend le chemin dans l’espoir de se faire prêter un cric.
Au bout d’une centaine de mètres, il se dit « hum, un type avec une belle Mercedes qui demande un cric, ça va leur sembler louche » au bout de 200m «Sans doute vont-ils vouloir profiter de ma situation et me demander de l’argent » au bout de 300m « peut-être même beaucoup d’argent » après 400m « ils vont peut-être me proposer de passer la nuit chez eux et me détrousser » quand enfin il arrive devant la porte de la ferme, il sonne à la porte. Le fermier, jovial et souriant lui ouvre et entends « Vous pouvez le garder votre cric, sale profiteur » et le type tourne les talons et part en maugréant devant un fermier qui ne comprends rien.
Comme le conducteur de la Mercedes, Le manager réalisait qu’il supposait que son entreprise ne serait pas à l’écoute de ses attentes.
Il comprit que son entreprise devait avoir à cœur de faire grandir ses bons éléments et pour cela écouter leurs desseins pour la définition d’un poste futur.
Il réalisait également qu’il n’avait peut-être pas exprimé sa demande auprès de son entreprise.
Il en vint même à s’interroger sur sa propre complicité à la situation. N’avait-il pas lui sciemment omis d’informer son entreprise de peur de réduire le nombre de postes susceptibles de lui être proposés.
Alors il se rappela que le manager holistique Ose suivre sa voie
Et si finalement son entreprise n’était pas en mesure de donner suite à sa demande, chacun en comprendrait les raisons et les synchronicités prendraient le relai.
