Vous arrive t’il parfois d’avouer ne pas savoir ? Est-ce une défaite, une faiblesse ?
Ou bien tout simplement préférez-vous faire semblant ou laisser penser que vous savez.
Ou peut-être, vous n’êtes jamais dans cette situation parce que vous êtes capables de trouver une explication à tout.
Avez-vous observé, cependant, que certaines questions qui au fil du temps ont vu votre réponse ou votre regard varier, votre avis changer, vos certitudes vaciller ?
Parfois, il m’est arrivé de me trouver parmi des spécialistes d’un sujet dont je n’étais moi-même pas un grand connaisseur. Alors, je posais des questions, des questions parfois simplistes. Et il arrivait souvent que des questions trop simplistes ne reçoivent pas de réponse satisfaisantes. Parce que les fondations même de la connaissance n’étaient pas aussi solides que ce que l’expertise pouvait laisser penser.
D’autres fois, je me suis retrouvé dans la situation inverse, assis sur le trône de l’experts, j’exposais mes réponses aux questions de jeunes étudiants et parfois, certaines questions remettaient en cause les bases même de mes certitudes.
Alors je me suis demandé si ma connaissance était construite sur du sable ?
Si mes réponses changent avec le temps, peut-être existe-t-il encore d’autres réponses, des réponses que je ne regarde même pas, des réponses qui me dérangent.
Au cours de mes voyages, je posais souvent cette question aux sages que je rencontrais, comme pour toute question, je reçus bien entendu de multiples réponses, voici celle que j’ai retenue (pour l’instant…). « …La question est comme une rivière, tout au long de sa route jusqu’à la mer, le long de ses berges, elle trouvera de nombreuses personnes immobiles. Ils auront tous leur propre réponses, toutes différentes. Et la rivière, toujours en mouvement, accueillera chacune d’elle. Finalement, elle rejoindra l’océan de la connaissance ou questions et réponses se dissoudront. Mais, la véritable raison d’être de toute question, c’est d’offrir l’opportunité de suivre son cours, non pas en aval en se nourrissant des multiples réponses, mais en amont, jusqu’à son origine, jusqu’à sa source, car à la source de toutes les questions existe une réponse unique qu’il convient de découvrir. »
Tant que la question n’a pas reçu de réponse, elle reste une promesse de tous les possibles prêts à se manifester sous une forme ou sous une autre.
Dès lors qu’une réponse est formulée et acceptée, instantanément, la question perd son pouvoir créateur.
Cette compréhension m’a appris combien « Je ne sais pas » était une réponse vaste et tolérante.
D’abord parce que « je ne sais pas » ne brandit pas la bannière de l’expertise et de la connaissance et laisse la place à toutes les possibilités. « Je ne sais pas » est une porte grande ouverte qui permet à l’ensemble de la connaissance d’illuminer la question.
Ensuite, il n’est aucune réponse qui soit éternelle, les réponses à toutes les questions changent avec l’interlocuteur, la religion, l’époque, l’Age, le sexe. Aussi est il sage d’admettre que nous ne savons pas.
Faut-il pour autant s’abstenir de poser des questions ou bien cesser de s’intéresser à elles.
Surement pas, les questions sont la piste vers leur source, elles contiennent l’essence de l’univers. Il faut multiplier les questions, et accueillir la multitude des réponses, sans aucun filtre, sans en écarter aucune.
Faut-il alors s’abstenir de répondre ? pas du tout, il faut juste humblement reconnaitre que notre réponse est temporelle et personnelle, elle a sa valeur à l’instant ou elle est prononcée, mais elle est forcément incomplète, limitée et partielle.
Questions et réponses sont des initiations, elles permettent de cultiver l’humilité que notre connaissance est partielle et limitée et que les réponses données ou reçues ne sont qu’un éclairage d’une réalité que l’humanité est incapable de percevoir dans sa globalité.
Chaque question est une lumière qui a le pouvoir d’éclairer l’univers entier, chaque réponse acceptée est un souffle qui a le pouvoir d’éteindre cette lumière.
Pour le manager Holistique « je ne sais pas » n’est pas une faiblesse, c’est un mantra qui dit qu’aucune réponse ne peut entraver la grandeur de la question. Aussi il accepte volontiers la multitude des réponses qui lui dont données, mais il n’en fige aucune.