Le premier phénomène, s’appelle « évolution du ratio tangible vs. Intangible dans la valorisation des entreprises » derrière ce terme barbare se cache un phénomène économique fondamental. Le graphe ci-dessous montre l’évolution de la capitalisation boursière des 500 plus importantes entreprises américaines (la tendance est la même partout sur la planète). On comprend rapidement que dans les années 70, la valeur d’une entreprise était quasi exclusivement tangible (ou matérielle), c’est-à-dire basée sur des choses qu’on peut toucher, peser, mesurer, compter comme des bâtiments, des machines, des stocks, du cash, des terrains. A cette époque seuls les éléments matériels comptaient vraiment pour les entreprises, très loin devant l’image qu’elles pouvaient donner puisqu’au final, l’image n’avait que très peu d’impact sur leur solidité financière ou leur capacité à investir.
Les choses ont considérablement évolué au cours des 20 dernières années, la part tangible dans la capitalisation boursière des entreprises est désormais inférieure à 10%. Aujourd’hui 90% de la valeur des entreprises est basée sur des éléments aussi abstraits que marques, image, brevets, données numériques, logiciels, bref sur le crédit que leurs actionnaires veulent bien leur accorder. Ce premier phénomène est donc un changement fondamentale qui renforce l’attention des entreprises à leur image par une plus grande prise en compte des attentes de leurs marchés, clients et actionnaires. Songez simplement à une entreprise dont la capitalisation serait encore à 70% tangible, imaginez de combien elle pourrait augmenter sa capitalisation boursière en travaillant sa marque et son image pour un investissement finalement modéré.